Dix millions de personnes détiennent un plan d’épargne retraite (PER). C’est probablement votre cas cher lecteur. Vous en doutez ? Si vous n’en avez pas un à titre personnel il est fort possible que votre employeur, ou le précédent, ait cotisé pour vous un sur un PER d’entreprise (PERCO*, article 83, etc.). Avant que vous vérifiiez ceci sur info-retraite.fr** laissez-moi vous évoquer des aspects moins réjouissants.
Votre argent dort… mal !
Cette épargne a été constituée par le fruit de vos efforts, et il est bien possible que vous en soyez mal récompensé. Voyez plutôt : la plupart des PER sont investis en gestion pilotée qui est un mode de gestion onéreux, peu performant et peu adapté… mais tellement confortable pour le conseiller qui n’a rien à faire ! Cette gestion pilotée est en fait une gestion en pilotage automatique, standardisée et aveugle : elle consiste à désinvestir à intervalles réguliers les investissements les plus risqués (exemple : fonds d’actions d’entreprise) pour investir vers des supports dit prudents (comme le fonds euros des compagnies d’assurance). Ce désinvestissement se fait sans discernement et peut se passer au pire moment : après une chute des marchés actions, sans espoir de bénéficier du rebond !
Le principe même de cette gestion à désinvestissement progressif est à interroger. L’idée est que votre épargne doit être entièrement sécurisée une fois l’âge de la retraite arrivée. Mais avec près de 20 ans d’espérance de vie à la retraite faut-il vraiment faire dormir le temps d’une génération son épargne sur un fonds euros qui ne sait pas vous protéger de l’inflation ?
Quels frais pour quelle valeur ajoutée ?
Par ailleurs la gestion pilotée rajoute une couche de frais. En effet celle-ci est facturée, en plus des habituels frais sur les supports d’investissement et les frais du contrat. Tout compris le niveau de frais s’établit habituellement autour de 2,75% par an !
En outre nous sommes tous, conseillers financiers et épargnants, trop focalisés sur l’avantage fiscal généré par le versement opéré sur le PER et pas assez sur le soin apporter à l’épargne déjà constituée. Combien de PERCO ont une gestion financière médiocre voire inexistante alors que des sommes conséquentes y sont placées ? Qui sait que les avoirs d’un PERCO peuvent être transférés sur un PER individuel librement choisi ?
Ne rien négliger
D’autres aspects sont habituellement négligés. Pensons à l’utilité sociale de cette épargne long terme : l’intégralité des PER existants flèche l’épargne sur des produits financiers qui n’ont un lien que lointain (pour les fonds) voire presqu’inexistant (pour les ETF) avec le financement de l’économie réelle. Est-ce réellement satisfaisant ? Enfin, il est primordial que chaque épargnant soit correctement suivi par un conseiller qui se préoccupe de l’aspect fiscal du PER, de la qualité de la gestion financière et de la place du PER dans la stratégie patrimoniale aux côtés de l’assurance-vie, du PEA, etc.
Cette réflexion nous amène à rechercher dans un PER individuel les caractéristiques suivantes :
- Des frais de contrat réduits au minimum ;
- Sans gestion pilotée onéreuse et inadaptée ;
- Une capacité à recevoir des transferts de PER d’entreprise type PERCO ;
- Un suivi par un conseiller proactif ;
- Avec une gestion financière de long terme et à impact.
Nous verrons prochainement quel PER répond à ces exigences.
* Ces plans sont déposés chez des établissements comme Amundi épargne entreprise, Natixis Interépargne, etc.
** l’ensemble de vos plans d’épargne retraite y est répertorié