Vous allez en entendre parler : la loi sur le partage de la valeur va vous forcer à réfléchir à la rémunération des salariés au-delà de leur salaire. Je crains que par facilité et habitude cela se traduise par une multiplication des « primes de partage de la valeur » (souvent appelée prime Macron). Mais qu’est-ce qu’une PPV ? Pour l’employeur c’est une prime qu’il fixe unilatéralement selon sa générosité et dont le principal attrait est l’exonération de charges ; pour le salarié cela deviendra rapidement un avantage acquis, comme un nouveau 13e mois.
C’est pourquoi la PPV n’atteint pas son objectif. Elle est instituée par générosité ou volonté d’optimisation alors que l’enjeu est la justice : chacun doit bénéficier du fruit de son travail.
Rendre à chacun ce qui lui est dû
L’engagement du salarié à effectuer le travail prévu est rémunéré par un salaire, le dépassement des objectifs dû à l’implication exceptionnelle des collaborateurs est à rémunérer par une prime d’intéressement ou de participation. Il s’agit non de charité mais de justice. Cette justice est une première condition pour fidéliser les collaborateurs, attirer de nouveaux talents et mobiliser ses équipes derrière un projet commun. Davantage que partager la valeur nous devons rendre la valeur à ceux qui la créent, et ce ne sont pas que les actionnaires.